Jeep Grand Cherokee SRT8 2012
Quand les extrêmes attirent
Sa silhouette est jolie, mais sans plus. Sa finition intérieure agréable et bien garnie, c’est vrai. Mais ne soyons pas hypocrite : quand on se promène au volant d’un Grand Cherokee SRT8, c’est le son du moteur, et tout ce que l’on retrouve sous le capot, qui nous attire vraiment.
Car le SRT8, c’est l’extrême des grands utilitaires sports : extrême dans ses capacités sur la route, et extrême dans ses performances. Et comme c’est presque toujours le cas, les extrêmes ont la fâcheuse tendance à nous attirer.
Affaire de style
Le nouvel SRT8 reprend là où son frère a laissé. Il utilise la plate-forme du Grand Cherokee plus traditionnel remodelé l’an dernier pour se donner une nouvelle personnalité. Physiquement, il gagne quand même quelques avantages esthétiques. Du nombre, des jantes exclusives de 20 pouces qui font tourner les têtes, le fascia avant garni de diodes électroluminescentes, le becquet arrière ainsi que les deux embouts d'échappement aux imposantes dimensions.
Ces derniers sont d’ailleurs assez différents de l’ancienne génération qui plaçaient au centre les échappements, ce qui lui conférait une allure plus sportive. Mais c’est une simple question de perception…
Dans l’habitacle, le changement est assez subtil. En fait, le tableau de bord est identique à celui de tous les Grand Cherokee de la famille. On peut tout au plus remarquer la molette de réglage dans la console centrale…. Mais avouons qu’il faut quand même souffrir de profonde cécité pour ne pas apercevoir les sièges brodés au nom de SRT qui procurent, du même coup, un support remarquablement soutenu, peu importe les conditions.
Méchante machine
Mais le SRT8, c’est aussi et surtout un modèle de performance, ce qui se traduit dans cette nouvelle génération par un moteur à la cylindrée rehaussée à 6,4 litres HEMI, un V8 développant la bagatelle de 470 chevaux, une progression de quelque 50 canassons. Le couple augmente au même rythme, passant de 420 à 465 livres-pied.
Le bémol cependant, c’est la boite de vitesse, un peu vieillissante, limitée à 5 vitesses automatique. On a hâte d’y jumeler plutôt la nouvelle boite 8 vitesses que Chrysler a développée et qui devrait donner plus de latitude à un moteur surpuissant.
Malgré tout, le Grand Cherokee est rien de moins que spectaculaire. La pédale enfoncée (dans un endroit sécuritaire comme il se doit), le gros Jeep atteint les 100 kilomètres à l’heure en 5 secondes précises. Et parce qu’on le désigne aussi pour la piste, il a hérité de suspensions Bilstein adaptatives capables de vous entrainer dans n’importe quelles courbes du plus exigeant des circuits.
On se serait pourtant attendu à moins; après tout, le Grand Cherokee SRT8 a quelque 100 kilos de plus que sa version originale, et n’est abaissé que de 3 centimètres environ. On pourrait alors croire que le haut centre de gravité empêche la conduite aussi dynamique que l’on souhaite. Que nenni! La direction permet d’enfiler les virages avec précision, les suspensions absorbant tout le roulis possible, et le camion atteignant mes limites bien avant d’atteindre les siennes.
Parlant de limites, si l’envie vous prenait de savoir jusqu’où vous vous rendez, sachez le Grand Cherokee SRT peut vous afficher dans la planche de bord toutes les données techniques possibles, incluant les temps d’accélération, les distances de freinage et les G encaissés par vous et la voiture au moindre mouvement.
Et pour compléter le tout, une molette logée au centre permet aussi de choisir le mode de conduite préféré : une version automatique vous permet de vous libérer de toute décision, et affectera d’elle-même le transfert du couple aux roues arrière. Mais au total, 5 modes, incluant un mode piste, permet de tirer le meilleur du gros utilitaire. Mais petite note, sachez seulement que le Grand Cherokee n’a pas pour autant oublier ses capacités hors route, et est toujours capable de s’en tirer avec aisance dans des circonstances difficiles.
Et ensuite…
Difficile d’en dire plus. Le Grand Cherokee SRT8 tient tête à la majorité des voitures sport en accélération, se démène avec grâce dans les sentiers plus ardus, et laisse la place à la famille er à leur équipement de camping le jour venu. Difficile de vouloir plus…
J’avoue avoir trouvé les suspensions un peu sèches en conduite de tous les jours. Ce qui a donné un nouveau prétexte à mon ado boutonneux pour grogner, du fond du siège arrière. Et que j’ai eu un petit haut-le-cœur en défrayant les 140$ d’essence que ma semaine d’essai m’a coûté (alors que normalement, je ne dépasse jamais les trois chiffres…).
Mais pour le reste, difficile de redire. Le Grand Cherokee est beau, talentueux et capable dans toutes les circonstances. Un peu comme moi…
Sommaire:
Véhicule d'essai Jeep Grand Cherokee SRT8 2012
Prix du modèle à l'essai 55 095$ échelle de prix 55 095$
Consommation affichée 17,1 /100km (ville); 11,4 l /100 km (route)
Garantie de base 36 mois/60 000 km Garantie du groupe motopropulseur 36 mois /60 000 km
Concurrence générale Range rover Sport Supercharged, Porsche Cayenne Turbo
Pour
Direction spectaculaire
- Moteur surpuissant
- Polyvalence d'usage
Contre
- Suspensions trop rigides
- Consommation
- Mais pourquoi???
http://www.autonet.ca/autos/recherche/essaisroutiers/2012/05/11/19746121-autonet.html